samedi 30 novembre 2013

Nouveaux univers ?



Retour au clavier pour écrire du JDR

Voilà presque deux ans que je n'avais plus vraiment pris le temps d'aligner des signes pour un jeu de rôle. Pourtant, il s'agit sans aucun doute du domaine pour lequel j'ai le plus écris ces dix dernières années. Alors quoi ?
Il y a bien eu quelques textes entre temps, des contributions amicales pour d'autres auteurs, un scénario ici et là pour une convention ou un tournoi, une commande d'un petit éditeur pour un supplément qui « sortira un jour peut-être qui sait ? ». Mais rien en soi de suivi ou de véritablement abouti.
Marre du jeu de rôle ?
Je ne peux pas dire ça. D'abord parce que je lis toujours autant de livres de JDR, et ensuite parce que les productions actuelles continuent de m'enthousiasmer. Je guette avec plaisir les dernières sorties du 7°Cercle, de John Doe ou encore des XII singes, sans jamais être déçu. Et j'attends avec fébrilité leurs prochains jeux annoncés.
Sans compter les « petits » éditeurs fraîchement arrivés - tels Pulp Fever (vas-y Laurent, j'adore ce que tu fais !), la Boite à Heuh (qui m'a fait découvrir le jeu de rôle « autrement ») et bien sûr Lapin Marteau (Brand est grand !). De plus, j'arrive (à peu près) à poursuivre le rythme de deux parties mensuelles. Bref, j'aime toujours autant le JDR.
Non, ce qu'il a manqué, c'est avant tout du temps. Plusieurs romans à achever (arrivées prévues en 2014), la vie de famille et des contraintes autres, hop, il faut choisir des priorités.
Une baisse de motivation aussi. Après beaucoup m'être investi sur des gammes aussi prenantes que Qin et Yggdrasill entre autres, difficile de retrouver le feu sacré.
Manque de projets qui font « WHAOU ! » aussi sans doute. Des notes éparses prises ici et là, des dossiers et des idées classées depuis des lustres et l'impression qu'il y a plein de gens qui font ça très bien, l'envie de jouer à leurs jeux sans chercher à tout prix à faire « le mien ».
Donc, plus d'écriture de JDR depuis un bail.
Et puis, la vie est faite de cycles (philosophie de comptoir inside et gracieusement offerte par les Ivrognes Irrécupérables).
C'est d'abord la faute de Olivier « Akae » Sanfillipo (oui, je dénonce sans vergogne), illustrateur de talent et quelqu'un que j'apprécie énormément (oui mais après je flatte). Une discussion qui part dans tous les sens, quelques échanges de mails, une série d'illustrations qui ouvrent une fenêtre sur un univers, une envie de tester un format différent... Hop, j'ouvre un nouveau document et les signes s'enchaînent. Travail en allers-retours avec le jeune homme et les bases de la Geste des Dieux-Machines sont posées.
Cool ! Sauf que lui et moi fouettons d'autres chats en parallèle, et qu'après un premier jet, une pause survient et le débit se calme. Pas grave, le projet mûrit, évolue, la sieur Aldo arrive et pose les bonnes questions, la GDM reste bien présente, à portée de main. Dès que possible... (mon petit doigt me dit que ça pourrait bien se rapprocher).
Et puis, il y a peu, de nouveaux joueurs disponibles, une idée se construit autour de nos discussions. Envie d'un univers qui nous parle, d'une certaine façon de jouer... Pourquoi pas ? Tout cela rallume l'envie de ressortir un projet des tiroirs : Les Invisibles.
Les règles jetées à l'époque sont entièrement remaniées à la lumière de mes dernières lectures et des jeux qui m'ont fait bien cogiter sur l'interaction « système-univers-narration ». Le carnet où se mêlent des notes éparses est remis à jour et le monde se dessine. Les références et les enjeux éclaircis, je me retrouve avec un fichier (un brouillon) qui titille le désir de tester.
Allez ! Deux coups de téléphone, un rendez-vous et une soirée s'organise. Derrière un écran improvisé, avec une impression faîte à la hâte et déjà annotée, nous nous lançons. Et cette fois, je n'ai comme support que ce que j'ai écrit. Uniquement ce que, depuis deux ans, j'ai sorti de mon cerveau de rôliste.
Comme il n'est jamais désagréable de recevoir des fleurs, je vais m'en lancer (on n'est jamais mieux servi que par soi-même). Cinq heures de jeu, et un excellent moment. Des joueurs rentrant très vite dans l'ambiance, dans leurs personnages, dans les événements. Une introduction taillée sur mesure, une vraie interaction autour de la table, des questions qui poussent les joueurs en avant...
Bref, content.
Seul petit problème : pas un lancer de dés de la soirée. Donc pour tester le système, il faudra attendre la prochaine occasion.
Tout ça pour dire quoi ?
Et bien que le temps n'est pas plus présent, que les contraintes existent toujours, mais que, au fond, c'est cool de se remettre à imaginer un jeu de rôle. Juste pour le plaisir.


PS : les invisibles ? Qu'est-ce que c'est ?
Juste une question au départ : chaque année, des milliers de gens disparaissent dans le monde sans laisser aucune trace. Où vont-ils ? Que deviennent-ils ?
Et si ils étaient toujours parmi nous, ayant simplement « glissé » dans une réalité décalée. Un autre monde en parallèle du nôtre dont le coeur bat sous nos cités, avec ses propres règles et ses propres codes. Quelles interactions entre ces deux univers ? Que deviennent les proches laissés derrière vous ? Pourquoi ce glissement et qui tire les ficelle ? Quelle est donc la raison de cette guerre que se livrent les maîtres du sous-monde ?
Autant de questions posées aux héros des Invisibles.
Et oui, je l'admets, j'aime beaucoup Neil Gaiman...

PS2 : et la Geste des Dieux-Machines ?
Cherchez du côté des illustrations de Akae pour vous faire une idée. De toute façon, ce sera toujours une superbe ballade dans son univers graphique.